Domenech, l'indécis
Bientôt, il y aura deux matches décisifs pour l'histoire du football français. Il est vrai que si l'équipe de France ne participe pas à la prochaine Coupe du Monde, ce qui est possible, ce serait une régression incroyable, douloureuse et indigne du potentiel tricolore. Domenech devait construire, or, nous n'avons encore que très peu de certitudes; pire nous sommes encore, sur beaucoup de points, face à un chantier.
Aujourd'hui, la question que l'on est amené à se poser est la suivante: avant ces rendez-vous décisifs, de quoi sommes-nous sûr et sur quoi pouvons-nous nous reposer? Nous avons certes deux joueurs qui se sont épanouis sous le règne du Roi Raymond, Gourcuff et Ribéry, mais nous sommes sûr que le schéma de jeu sera, encore une fois, celui qui ne semble pas judicieux et qui n'exploite pas un fort potentiel français, le vivier important d'attaquants. Le 4-2-3-1 n'offre qu'une seule vraie pointe et placer Gourcuff derrière celle-ci, ne lui laisse qu'un point d'appui en direction du but. De plus, cela l'oblige à jouer plus haut, à restreinte sa zone de déplacement et il se retrouve avec moins de profondeur. Egalement, on remarque qu'avec ce système, "Good idea Ray" aligne un attaquant en milieu offensif latéral en lui demandant un important travail défensif: Henry à gauche, Anelka ou Rémy à droite.
Docteur Raymond est indécis. Récemment encore, il a remis la hiérarchie des gardiens en question, ce qui est surprenant, pas forcément bon pour la confiance et pas fait au bon moment, avant ces deux matches contre la Roumanie et la Serbie. Il n'a, de surcroît, pas repris Vieira, ce qui a jeté un froid dans leur relation, très bonne jusqu'alors. Et puis, Benzema est sélectionné mais ne joue pas alors que sa cote actuelle fait certainement de lui le meilleur attaquant français. Et quid de la défense? A gauche Evra est le préféré, idem pour Sagna à droite mais dans l'axe? Gallas associé à quelqu'un d'autre? C'était la tendance mais il n'est pas impossible non plus (on peut s'attendre à tout!) qu'il soit mis au placard en faveur d'un duo Squillaci-Escudé.
Qui sont les cadres alors? Vieira mis de côté, Henry pas en bonne santé en ce moment, Gallas pas sûr d'être incontournable...Le leader serait-il Ribéry? Si oui, la question serait: Ribéry a-t-il le caractère pour être un bon cadre-leader? Et en a t-il vraiment l'envie? Ce qui est sûr, c'est que les joueurs vont devoir se prendre en mains, comme les "anciens" ont pu le faire en 2006.
Système de jeu, indécision, incohérence dans certains choix et manque de crédibilité auprès de ses poulains, tout cela devra être mis de côté un temps, au moins le temps de deux matches. Ce qui est possible, certes difficile mais indispensable pour se qualifier, est d'être prolifique alors que ce n'est pas gagné, puisque l'on reçoit la Roumanie au Stade de France, où les Bleus ne sont plus acclamés, ils y sont même conspués. Nous sommes bien loin d'un "chaudron"! Ne parlons pas de la Serbie, où ambiance électrique, il y aura...
L'espoir peut et doit venir des deux hommes cités précédemment, ceux qui peuvent égayer cette formation, Gourcuff et Ribéry: Ribéry par sa grinta, sa générosite et son explosivité et Gourcuff pour sa capacité à orienter, diversifier le jeu mais aussi à tenir le ballon quand il le faut, permettant à un bloc équipe bien défensif de monter. Un dernier larron, surprise de la dernière fois, peut aussi débloquer la situation, c'est Gignac, dont on attendait pas grand chose puisque l'on pensait voir Benzema contre les îles Féroé. Finalement, il a été le sauveur.
Indécision, incertitudes, instabilité, incohérence, désamour, et risque d'échec. Domenech creuse sa tombe mais les Bleus le pousseront-ils dedans?
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